Juke Joints du Delta

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Photographie d’un Juke Joint trouvé dans l’article Singin’ the Blues: The History of an American Genre
Auteur et date inconnus

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Migratory laborers outside of a “juke joint” during a slack season, Belle Glade, Florida. Photographie de Marion Post Wolcott, 1944 (source)

 

L’origine des Juke Joints, ces bars de campagne réservés aux noirs, remonte à l’esclavage et aux plantations. Ce n’étaient alors que des baraques où les esclaves socialisaient, tout en permettant aux patrons de les surveiller.

A partir du XXème siècle et de la fin de l’esclavage, ces baraques se multiplient et se développent près des plantations et des usines de campagnes pour vendre du divertissement aux travailleurs : musique, danse, alcool et jeux de hasard constituaient le fond de commerce des tenanciers. A cette époque où radios et gramophones étaient encore extrêmement rares, les musiciens jouaient donc un rôle capital, et de nombreux artistes de blues aujourd’hui célèbres se sont fait un nom en écumant le circuit des Juke Joints.

Il est intéressant de noter que l’on ne parlait pas alors de blues (ce terme étant apparu un peu plus tard, sous l’influence des musicologues comme John et Alan Lomax qui enregistrèrent ces chants d’esclaves), mais que les musiciens jouaient un répertoire varié mélangeant plusieurs styles, la musique servant principalement de support à la danse.

Cette version primitive de la boite de nuit, uniquement réservée aux afro-américains (qui étaient interdits d’entrée dans les établissements fréquentés par les blancs) n’en restait pas moins sale et dangereuse. Les Juke Joints sont souvents décrits comme des cabanes de fortune minuscules et sombres, sans aération, poussiéreux et jonchés de détritus. Plusieurs histoires viennent également confirmer la dangerosité de ces baraques.

Robert Johnson aurait ainsi été empoisonné par le tenancier et mari jaloux d’un Juke Joints, qui lui aurait donné une bouteille empoisonnée après avoir vu Johnson flirter avec sa femme.

Son House quand à lui, a fait deux ans de prison en 1928 et 1929 après avoir tué un homme dans un Juke Joints : celui ci aurait tiré plusieurs coups de feu dans la baraque, blessant Son House à la jambe. Il aurait alors répondu en dégainant son pistolet et en tuant l’homme.

Il ne faut toutefois pas oublier que ces cabanons sont représentatifs du paysage du Delta. Cette région rurale et marécageuse est à l’image de ces Juke Joints sales et dangereux.

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